Edgar George Ulmer

by leniod | created - 29 Apr 2022 | updated - 21 Apr 2023 | Public

(1904-1972)

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1. The Black Cat (1934)

Not Rated | 65 min | Crime, Horror, Romance

American honeymooners in Hungary become trapped in the home of a Satan-worshipping priest when the bride is taken there for medical help following a road accident.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Boris Karloff, Bela Lugosi, David Manners, Julie Bishop

Votes: 13,007 | Gross: $0.51M

J'avais vu "Le chat noir" deux ou trois fois à la Cinémathèque royale vers le début des années 2000. À chaque fois j'avais été déçu et/ou avais dormi. Je l'avais noté "7".

Je l'ai revu dans la salle Plateau en septembre 2019. La première demi-heure est agréable, grâce à l'introduction des deux monstres de la Universal (Lugosi et Karloff) et à la réalisation soignée, délicatement minimale (notamment grâce aux lumières) dans des décors art déco / Bauhaus. Presque de l'avant-garde.

Le problème est son scénario de mauvaise (j'insiste) série B. Il cafouille, n'exploite pas ses nombreuses thématiques qui ne sont finalement qu'effleurées. La narration devient confuse. En conséquence, le spectateur pense à autre chose ou s'endort. Et conserve du film un souvenir de frustration.

De surcroît, la musique ajoute à l'irritation.

En fin de compte, une histoire simple qui paraît compliquée et un film court qui paraît bien plus long.

Je confirme la note "7".

Avec les deux acteurs, j'avais, un peu, préféré "The Raven" (1935) de Lew Landers (vu une seule fois, il y a une dizaine d'années, probablement sans sous-titre.)

2. Girls in Chains (1943)

Approved | 75 min | Crime, Drama, Film-Noir

When a teacher loses her job because her brother-in-law is a racketeer, she takes a position at a girls' reformatory.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Arline Judge, Roger Clark, Robin Raymond, Barbara Pepper

Votes: 269

"Girls in Chain" (mai 1943) a été restauré par la Cinémathèque royale et son fameux restaurateur Francis Desmet, pendant les années 1990.

J'ignore pourquoi ce navet quasi-Z, sans intérêt, et de mauvaise réputation a fait l'objet d'une telle attention plutôt qu'un meilleur film.

Pendant les années 2000, il a été régulièrement projeté à la Cinémathèque royale, présenté comme une rareté du réalisateur de "Détour", une « perle des collections de la Cinémathèque royale », restaurée par ses soins. J'ignore si la restauration a été bien faite. En tout cas, j'ai vu cette copie trois ou quatre fois, m'endormant plusieurs fois (alors que pourtant c'est court). La dernière fois, vers 2010, je suis resté éveillé et l'ai noté "7". J'ai le souvenir de quelques chose de très confus, incohérent, voire carrément raté. Il faudrait analyser le montage à tête reposée. D'un autre côté, j'ai déjà perdu trop de temps avec cette horreur et d'autres mauvais films du souvent surestimé Ulmer.

Je me souvient aussi que les soi-disant jeunes filles sont plus de dix ans trop vieilles pour leur rôle.

Le tournage de "Girls in Chain" n'aurait duré que cinq jours et aurait rapporté beaucoup d'argent à cause de son titre, par ailleurs largement trompeur.

3. Isle of Forgotten Sins (1943)

Passed | 82 min | Action, Adventure, Drama

The owner of a seedy dive and brothel on a South Seas island meets two treasure hunters looking for a sunken ship with a $3-million cargo of gold. She persuades them to let her in on the ... See full summary »

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: John Carradine, Gale Sondergaard, Sidney Toler, Frank Fenton

Votes: 369

Film d'aventure (août 1943) dans les îles tropicales (de studio exigu) avec bordel, carte au trésor et plongée sous-marine. Le type de film pour le couple Bogart-Bacall, mais ici en version hyper-fauchée.

Les critiques sont généralement fort moyennes.

Petite série B avec John Carradine dont « la surenchère dans le bâclage et dans le côté bout de ficelle aboutit à un onirisme assez proche du surréalisme » dixit Luc Moullet.

Semble n'avoir jamais été projeté en Belgique.

La Cinémathèque royale n'a pas trouvé de copie de "L'île des péchés oubliés" / "Monsoon" pour sa rétrospective consacrée au cinéaste en 2019.

Début 2016, "L'île des péchés oubliés" est sorti en DVD édité par Artus.

4. Jive Junction (1943)

Passed | 62 min | Comedy, Drama, Music

Classically-trained young musician Peter Crane transfers from the Conservatory to Clinton High School, where he discovers that his music is in conflict to that of the high school's world of... See full summary »

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Dickie Moore, Tina Thayer, Gerra Young, John Michaels

Votes: 116

Semble n'avoir jamais été projeté en Belgique.

La Cinémathèque royale n'a pas trouvé de copie de "Jive Junction" pour sa rétrospective consacrée au cinéaste en 2019.

Ce film musical patriotique, petit divertissement pour temps de guerre (décembre 1943), a de toute façon très mauvaise réputation. Il semble inutile de perdre du temps pour ce témoignage historique.

5. Bluebeard (1944)

Passed | 72 min | Crime, Horror, Thriller

In Paris, an artist hires portrait models, and after he finishes their portraits, he strangles them.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: John Carradine, Jean Parker, Nils Asther, Ludwig Stössel

Votes: 2,135

Série B un peu trop "classique" (dans le sens de "datée", voire "prévisible" selon les normes actuelles), sans grosse surprise, qui se laisse regarder, avec l'un ou l'autre éléments intéressants, dont quelques lumières et cadrages influencés par l'expressionnisme allemand (à la "Le cabinet du Dr. Caligari").

La mise en scène est très correcte et les acteurs sont bien dirigés. Avec John Carradine (le papa des autres Carradine) dans un rôle gothique précurseur de ceux incarnés par Vincent Price.

La musique, souvent superfétatoire, est particulièrement dérangeante.

En fin de compte, un petit budget plus soigné que la moyenne, mais qui reste un avant-programme, sans ampleur. Un peu court, et frustrant si pas de "série A" à se mettre ensuite sous la dent. ll faut donc prévoir un second film pour la soirée.

Ce film est tombé dans le domaine public. En conséquence, de nombreuses copies de mauvaise qualité circulent.

Vu, dans la salle Plateau en septembre 2019, une belle copie conservée par la Cinémathèque française, avec des cartons en français, mais sans sous-titre. 7+1 = 8

6. Strange Illusion (1945)

Passed | 87 min | Crime, Drama, Film-Noir

Paul dreams that his father's fatal accident actually was murder. When details of his dream repeat themselves in reality he seeks the help of psychiatrist Dr. Vincent, and they attempt to solve the riddle - with dangerous consequences.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Jimmy Lydon, Sally Eilers, Warren William, Regis Toomey

Votes: 1,131

(À ne pas confondre avec "L'impitoyable" car les affiches se ressemblent !)

Comme "Détour", tourné en dix jours, alors que les autres tournages de la P.R.C. dépassent rarement la semaine.

Thriller psychologique dans la veine hitchcockienne, "Strange Illusion" (mars 1945) anticipe "Spellbound" / "La maison du docteur Edwardes" (sortira sept mois plus tard), la maîtrise en moins. Il y a aussi quelques éléments de "Docteur Mabuse" de Fritz Lang". Sans subtilité. Ce petit budget a été tourné rapidement (15 jours) et dans l'économie. Cela se voit. Décevant : la qualité générale est presque celle d'un très daté feuilleton télévisé. Si "Strange Illusion" n'avait pas été réalisé par Ulmer, il serait depuis longtemps oublié.

La mère (incarnée par une actrice née en 1922) et la fille (incarnée par une actrice née en 1923) se ressemblent trop. Le spectateur ne comprend pas ce qui séduit autant la jeune veuve chez son soupirant plus âgé.

Il y a des facilités et d'énormes trous dans le scénario. Le point de départ de l'argument, qui restera ridicule jusqu'à la fin, est le principal problème. Les scènes oniriques font penser au supérieur "Detour" que le cinéaste réalisera quelques mois plus tard. Il y a un personnage d'homme mûr pervers, trop attiré par les jeunes filles, ce qui est remarquable dans un produit de cette époque.

Ce film est tombé dans le domaine public. En conséquence, de nombreuses copies de mauvaise qualité circulent.

Vu, dans la salle Plateau en octobre 2019, un très convenable contretype américaine (se terminant par une publicité pour les bonds de guerre), sans sous-titre. Ce qui est fatigant car le film est assez bavard.

À revoir avec des sous-titres.

7+1 = 8

7. Detour (1945)

Passed | 66 min | Crime, Drama, Film-Noir

The life of Al Roberts, a pianist in a New York nightclub, turns into a nightmare when he decides to hitchhike to Los Angeles to visit his girlfriend.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Tom Neal, Ann Savage, Claudia Drake, Edmund MacDonald

Votes: 19,729 | Gross: $0.02M

Le chef-d'œuvre absolu du film noir minimaliste de série C.

Comme "Strange Illusion", tourné en dix jours, alors que les autres tournages de la P.R.C. dépassent rarement la semaine.

gros 9

8. Club Havana (1945)

Approved | 62 min | Drama, Mystery

Edgar G. Ulmer directed this film about a number of different characters unfolding love, hate, and death problems during an evening in a fashionable Latin nightclub.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Tom Neal, Margaret Lindsay, Donald Douglas, Lita Baron

Votes: 188

Sorti en novembre 1945, une semaine après le petit chef-d'œuvre d'Ulmer "Detour".

Film choral inspiré de "Grand Hotel" (1932) en version beaucoup plus courte et handicapé par un fort modeste budget. Plutôt que située à Berlin, l'action est ici située à Miami, un Miami de (petit) studio.

Ne figure pas dans le "top trois" ou le "top 5" de Edgar George Ulmer, mais se situe certainement dans le "top 7" de ses meilleurs films.

Les acteurs, peu charismatiques, évoluent dans des décors (art déco aseptisé) qui font trop décors. Annonce la série télévisée "La croisière s'amuse". Quelques séquences musicales latines, brillamment mises en scène, lient et relèvent les différentes narrations, certaines à l'humour caustique, d'autres policières ou mélodramatiques.

La réalisation est plutôt élégante et même occasionnellement gracieuse. Avec des mouvements de caméra soignés. En conséquence, le produit est une plaisante time capsule, qui certes ne mérite pas le "Detour" (je n'ai pas pu m'empêcher).

Vu en octobre 2019 dans la salle Ledoux un très beau et unique transfert en acétate depuis un original nitrate, réalisé en 2018 par le Geoffrey Donaldson Instituut (cinémathèque indépendante située à Noord-Scharwoude, aux Pays-Bas). Malheureusement, les sous-titres originaux ne sont forcément qu'en néerlandais. Il y a même un très important titre totalement en néerlandais, le plan ayant été réalisé et remplacé par le distributeur, sans doute).

8+1 (en raison de l'absence de sous-titres en français) = 9

9. Her Sister's Secret (1946)

Not Rated | 86 min | Drama

A WWII tale of romance that begins during New Orlean's "Mardi Gras" celebration when a soldier and a girl meet and fall in love. He asks her to marry him but she decides to wait until his ... See full summary »

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Nancy Coleman, Margaret Lindsay, Phillip Reed, Felix Bressart

Votes: 264

Septembre 1946.

À ma connaissance, le premier pur mélodrame de Edgar George Ulmer qui semble bénéficier d'un plus gros budget, le plus important du modeste studio PRC ("Poverty Row studio Producers Releasing Corporation") qui employait le cinéaste depuis quelques années.

Après un très beau début, notamment une suite de plans d'une remarquable fluidité, chorégraphiés depuis une grue dans un pseudo-carnaval de la Nouvelle-Orléans de studio (plus proche du carnaval de Venise), je me demandais comment un film élégant et stylisé, largement au-dessus de la norme, a pu tomber dans un oubli pas si relatif. Ulmer avait les moyens suffisants pour devenir un cinéaste de la carrure de Douglas Sirk. Si la suite présente encore de vraiment splendides compositions de l'image mais sans ostentation (Franz Planer est le directeur de la photographie), c'est le scénario qui se révèle de plus en plus mauvais avec une suite d'énormes incrédibilités, comme une New-Yorkaise de la classe privilégiée qui, sans motivation, ne visite pas son père pendant des années et ne se rend pas à son enterrement, alors qu'il se trouve à la Nouvelle-Orléans.

On passe d'une sophistiquée histoire d'amour lyrique, quasi-disneyenne, à un sujet de débat sur l'adoption des enfants nés sans père. Il faut aussi supporter quelques clichés datés comme l'affable patron de café français ou l'émotive gouvernante noire.

Avec Nancy Coleman qui fait penser à Gene Tierney. C'est un rôle typique pour Bette Davis. Ou Barbara Stanwyck.

Dans le même genre, "Forbidden" / "Une vie secrète" (1932) de Frank Capra, était largement supérieur.

Vu dans la salle Plateau un contretype 16mm, sans sous-titre.

8+1 (vu l'absence de sous-titre) = 9

10. The Strange Woman (1946)

Approved | 100 min | Drama, Romance, Thriller

In 1820s New England beautiful but poor and manipulative Jenny Hager marries rich old man Isaiah Poster but also seduces his son and his company foreman.

Directors: Edgar G. Ulmer, Douglas Sirk | Stars: Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, Gene Lockhart

Votes: 2,457

Octobre 1946.

Film noir victorien, avec femme fatale et grosses touches mélodramatiques, qui annonce "La garce" / "Beyond the Forest" (1949) le chef-d'œuvre de King Vidor.

Annonce aussi les petits films noirs de Douglas Sirk "L'homme aux lunettes d'écaille" / "Sleep, my Love" (1947) et "Jenny, femme marquée" / "Shockproof" (1949).

Avec Hedy Lamarr, parfaite incarnation du mal féminin. Elle est aussi productrice du film, le seul qu'elle a produit (avec "Loves of Three Queens" / "L'amante di Paride" (1954), raccourci en "Fate of Two Queens" / "I cavalieri dell'illusione", où elle a replacé Ulmer par Marc Allégret). Il y a aussi George Sanders (qui a travaillé notamment avec Hitchcock, Rossellini, Fritz Lang, etc.) La même année, il a joué Vidocq pour Douglas Sirk dans "A scandal in Paris".

La tonitruante musique est banale et envahissante.

C'est sans doute le Ulmer qui ressemble le plus à une (modeste quand même) production "A" hollywoodienne standard du milieu des forties.

Il y a quand même des maladresses, notamment dues à l'adaptation d'un roman, ce qui donne un caractère épisodique et un rythme de montagne russe. Il y avait en fait matière à un long métrage de deux ou trois heures, ici trop condensées.

"The Strange Woman" / "Le démon de la chair" n'a pas les caractéristiques d'un film d'Ulmer, notamment son fameux minimalisme qui abstractise, mais ressemble plus aux Douglas Sirk de l'époque.

Vu dans la salle Plateau une belle copie 35mm conservée par la Cinémathèque française, malheureusement sans sous-titre, ce qui est fatigant après la demi-heure puisque le film est relativement bavard.

8+1 (vu l'absence de sous-titre) = 9

11. Ruthless (1948)

Passed | 104 min | Drama, Film-Noir, Romance

A poor boy who saved a rich girl from drowning is adopted by her family, but he grows into a money-hungry ruthless businessman who would step on others to get to the top of the social ladder.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Zachary Scott, Louis Hayward, Diana Lynn, Sydney Greenstreet

Votes: 1,411

(À ne pas confondre avec "Strange Illusion" car les affiches se ressemblent !)

Souvent présenté comme un « "Citizen Kane" de série B ».

Fait partie du "top 3" ou "top 5" des films d'Ulmer, mais ne l'ai jamais vu.

Semble n'avoir jamais été projeté en Belgique.

La Cinémathèque royale prétend ne pas avoir trouvé de copie de "Ruthless" / "L'impitoyable" pour sa rétrospective consacrée au cinéaste en 2019, ce qui laisse sceptique.

Il a pourtant été édité en DVD en France par Sidonis Calysta.

12. The Pirates of Capri (1949)

Approved | 94 min | Adventure, Action, Drama

A group of men calling themselves 'The Pirates of Capri", headed by Captain Sirroco, who is really Count Amalfi, are trying to restore freedom to the people of Naples in 1799. The Queen is ... See full summary »

Directors: Edgar G. Ulmer, Giuseppe Maria Scotese | Stars: Louis Hayward, Binnie Barnes, Mariella Lotti, Massimo Serato

Votes: 225

de Edgar George Ulmer et Giuseppe Maria Scotese.

Cape et épée de routine dans la lignée de "Capitaine Blood" (1935) et "L’aigle des mers" (1940), les deux réalisés par Michael Curtiz.

Tourné en deux versions, l'une en anglais et l'autre en italien (ce qui explique la coréalisation avec Giuseppe Maria Scotese), "Les pirates de Capri", pastiche de Zorro (dont l'action est déplacée de Los Angeles à Naples ; "Le signe de Zorro" de Rouben Mamoulian date de 1940), est un produit invraisemblablement naïf, banal et sans surprise qui ne vaut que par quelques éléments particulièrement soignés par Ulmer (notamment des motifs féminins), mais pas assez.

Le cinéaste bénéficie d'un budget substantiellement plus important que d'habitude (figurants, décors, costumes, …), mais il semble coincé par trop de contraintes, d'obligations à placer dans le film. Exceptionnel pour le cinéaste habitué aux décors exigus de petits studio, cette production bénéficie d'un tournage en Italie avec décors naturels et spacieux studio à Cinecitta.

La musique est signée Nino Rota, mais n'a rien de remarquable.

En fin de compte un petit film de pirates, de cape et d'épée, de série B, à strictement réserver aux amateurs. Par contre, il n'est pas suffisamment caractéristique pour séduire les curieux du cinéma d'Ulmer.

Début 2016, a été édité en DVD par Artus sous le titre "Le Pirate de Capri", avec les sous-titres et le doublage en français. Le transfert semble de qualité.

"Les pirates de Capri" est éventuellement à revoir, mais avec des sous-titres français, ou mieux en version doublée.

Vu en octobre 2019 dans la salle Plateau une belle copie 35mm conservée par la Cinémathèque française, malheureusement sans sous-titre, ce qui est fatigant après la demi-heure puisque le film est relativement bavard.

6+1 (vu l'absence de sous-titre) = 7

13. The Man from Planet X (1951)

Approved | 71 min | Horror, Romance, Sci-Fi

As a mysterious planet hurls itself toward Earth, an enigmatic extraterrestrial scout arrives on a remote Scottish island with unknown intentions.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Robert Clarke, Margaret Field, Raymond Bond, William Schallert

Votes: 3,096

Avril 1951.

Ce budget très modeste (l'équivalent d'environ 340 000 euros actuels ; tournage en six jours) présente, dans des décors à la "39 marches" en plus miséreux (avec maquettes et arrière-plans peints. Et même des décors de seconde main, récupérés du "Jeanne d'Arc" avec Ingrid Bergman), une naïvement invraisemblable intrigue à la "Blake et Mortimer" du pauvre. On pense aussi à "L'île noire" (Tintin), l'action se déroulant sur une île écossaise (forcément de studio).

Il s'agit d'un divertissement familial particulièrement adapté aux enfants âgés de 8 à 12 ans.

Pour (tenter de) cacher le manque d'argent, Edgar George Ulmer joue avec l'obscurité, la brume (beaucoup de brume) et les lumières. Le minimalisme du cinéaste est ici moins brillant que charmant, principalement en raison du caractère historiquement daté (de la science-fiction de 1951).

Chronologiquement, "L'homme de la planète X" est le premier de la catégorie (invasion d'extraterrestres). C'est le premier ancêtre de "Mars Attacks!". En réalité, si cette petite production indépendante est sortie un mois avant "Thing From Another World" (produit par Howard Hawks) et près de six mois avant "The Day the Earth Stood Still" (réalisé par Robert Wise), ceux-ci étaient en préparation depuis plusieurs années. Les producteurs ont surfé sur l'opportunité. En conséquence, "L'homme de la planète X" a rapporté 25 fois son coût. "Invaders From Mars" et "War of the Worlds" ne sortiront qu'en 1953. Et "Plan 9 from Outer Space" d'Ed Wood en 1959.

Si c'est le premier film du genre, il existait déjà depuis la fin du 19ème siècle en littérature (H. G. Wells), puis en bande dessinée. Le costume de l'E.T. est clairement inspiré de ces fantaisies populaires. Le scénario, plein de stéréotypes à la mode des feuilletons, prend un peu d'épaisseur aux deux-tiers, avant une fin brutale, mais intelligemment ambigüe. Pour ce type de produit low-cost.

Le jeu des acteurs est de niveau "série B" ou télévision, mais cela est compréhensible vu le budget rachitique et la très courte durée du tournage (peu de prises).

Par ailleurs, si l'on ose la comparaison d'Ulmer avec Ed Wood, on constate l'importance de la structure de production et de diffusion (dont le marketing) autour de l'œuvre, même dans le cadre d'une structure relativement modeste, mais suffisante dans le contexte de l'époque, comme dans le cas d'Ulmer. De surcroît, Ed Wood est un artiste naïf issu des sous-produits culturels populaires, tandis que Umer est cultivé et a travaillé avec plusieurs grands cinéastes. Ed Wood était donc doublement naïf : artistiquement car il n'a reçu aucune formation esthétique et commercialement car, franc-tireur isolé, il a cru pouvoir se passer d'une structure.

Vu en octobre 2019 dans la salle Plateau une copie 16mm de qualité moyenne (légèrement floue), sans sous-titre (alors que la première moitié est très bavarde). Aux quatre côtés assez fortement resserrés, rabotés (titres et fronts coupés).

8+1 (vu l'absence de sous-titre, la copie moyenne et des voisins turbulents) = 9

14. St. Benny the Dip (1951)

Approved | 80 min | Comedy, Crime

A gang of con artists disguise themselves as clerics in order to pull off a job, but soon find that even pretending to be religious people is having an effect on them.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Dick Haymes, Nina Foch, Roland Young, Lionel Stander

Votes: 307

Août 1951.

Comédie à la Billy Wilder, mais à budget très modeste, de "série C", à l'humour peu subtil, trop léger et très daté. Sans charme particulier.

On sent très peu la patte d'Ulmer. Quelques plans joliment photographiés, sans plus.

À éviter, même pour les cinéphiles curieux et les admirateurs du travail d'Edgar George Ulmer. Ne pourrait intéresser que les amateurs hardcore de comédies familiales américaines de l'époque comme "Going My Way" / "La route semée d'étoiles" (1944) et sa suite "Cloches de Ste-Marie" (1945), les deux de Leo McCarey. Le dernier mettait en scène Ingrid Bergman donnant des cours de boxe en costume de nonne.

Vu dans la salle Plateau en octobre 2019 une copie 35mm très bien conservée, mais sans sous-titre. 3+1 (vu l'absence de sous-titre) = 4

Vu la version anglaise de cette rare version réduite de moitié de "Loves of Three Queens" / "L'amante di Paride" qui ne contient pas l'introduction avec la fête de mariage, ni la partie avec Hélène de Troie.

La Warner Brothers, qui produisait "Hélène de Troie" de Robert Wise, a acheté les droits du film "Loves of Three Queens" et a supprimé la partie sur le même sujet afin d'éliminer la concurrence. À la place, une longue et médiocre introduction avec une troupe de théâtre itinérante du 19ème Siècle, très "cinéma de papa" (avec jovial moustachu qui surjoue), par Marc Allégret, puis la partie avec Geneviève de Brabant caractéristique du cinéma d'Ulmer (minimaliste, simplicité des portraits, fumée, décors peints en carton-pâte) tout comme le début de la dernière partie concernant Joséphine, maîtresse de Napoléon Bonaparte. Les deux derniers tiers de cette partie semblent plutôt réalisés par Allégret.

Même le bon sketch, celui réalisé par Ulmer, souffre d'un scénario insupportable inspiré par une ridicule et détestable légende catholique (légende de Geneviève de Brabant).

Tourné en Italie largement dans des décors naturels.

Avec Hedy Lamarr (qui avait déjà produit et joué dans un précédent Ulmer, le supérieur "Le Démon de la chair" / "The Strange Woman", huit ans plus tôt) qui joue trois rôles principaux. Et a coproduit avec Victor Pahlen (producteur de "Le Pirate de Capri" cinq ans plus tôt) ce qui devait être au départ une série télévisée mettant en scène les amours de reines, ensuite transformé en film à sketches. Il a été question d'un pilote de la série, mais j'ignore à quel stade.

Le but du film payé par Hedy Lamarr était de mettre en valeur Hedy Lamarr qui allait sur ses quarante ans et avait déjà perdu de sa jeunesse. Hedy Lamarr et Edgar George Ulmer se sont disputés. En conséquence, Marc Allégret l'a remplacé. Assisté par Roger Vadim. Suite aux graves problèmes de distribution, Hedy Lamarr a perdu une petite fortune, ce qui a peut-être contribué à mettre fin à sa carrière. Pour l'anecdote, Napoleon est joué, sans finesse, par Gérard Oury, futur réalisateur de notamment "Le corniaud" et de "La grande vadrouille" (une douzaine d'années plus tard). La partie supprimée avec Hélène de Troie, peut-être préparée par Ulmer (?), aurait été réalisée par Marc Allégret. Comme je l'ai déjà précisé, je ne l'ai donc pas vue. Ceux qui l'ont vue ont jugé la mise en scène plate.

Découvert en octobre 2019 une copie très bien conservée, malgré quelques courts problèmes de son, sans sous-titre, en très beau Technicolor rococo mettant en évidence notamment des rouges velours, des dorés et des roses bonbons. En fait, c'est le plus remarquable.

3+1 (vu l'absence de sous-titre) = 4

16. The Naked Dawn (1955)

Passed | 82 min | Action, Crime, Drama

In Mexico, at the dawn of the automobile, modern bandit Santiago burglarizes train freight cars and falls in love with a poor farmer's wife.

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: Arthur Kennedy, Betta St. John, Eugene Iglesias, Roy Engel

Votes: 709

Unique western d'Ulmer (si l'on ne tient pas compte du peu vu "Thunder Over Texas" de 1934), très surestimé. François Truffaut portait ce film aux nues. Évidemment dans le contexte bien propre du "cinéma de qualité française", l'aspect brut, violent et cynique de "Le bandit" / "The Naked Dawn" a pu être perçu comme une bouffée d'air frais. « À la fois tendre et grotesque ». Bernard Eisenschitz, Jacques Lourcelles, Luc Moullet et Bertrand Tavernier sont aussi élogieux. Ouais, bof…

Malgré quelques motifs qui annoncent le western spaghetti et le zapata-western, "Le bandit" / "The Naked Dawn" ne mérite pas du tout d'être souvent classé dans le "top 5" des meilleurs films d'Ulmer (voire parfois dans le "top 3".)

Western différent car son argument de film noir est transposé dans le Mexique rural (plein de clichés) des années 1930, tourné dans des décors peints comme au théâtre amateur. C'est un tout petit budget, tourné en dix jours.

A l'allure d'une série télé kitsch du début des années soixante, sauf que c'est en Technicolor et que la réalisation rappelle parfois, si le spectateur se montre très collaboratif, la pureté de certaines mises en scène de Mizoguchi.

Des dialogues sont consternants et risibles comme - « J'irai cracher dans l'océan africain. » - « C'est mieux que de cracher par terre. »

À noter que le scénario adapté d'une nouvelle de Gorki, malgré des maladresses, présente quand même de très bonnes idées. L'auteur est Julian Havely (blacklisté, il a pris le pseudonyme de "Julian Zimet") qui écrira le jouissif film d'exploitation anglais "Psychomania" / "The Death Wheelers" (1973).

Il y a un personnage principal qui change d'avis important toutes les trois minutes. En fait, les trois personnages principaux ne cessent de revenir trop rapidement sur leurs décisions, ce qui empêche le spectateur de s'intéresser à leurs tracas. Et devient lassant, voire crispant.

En prime, une grosse louche de vulgarité. Et une "nuit américaine" très peu réussie.

Découvert une exceptionnelle copie sous-titrée en français dans la salle Ledoux en novembre 2019.

4

17. Journey Beneath the Desert (1961)

105 min | Adventure, Fantasy

A helicopter crashes in the desert, and the crew winds up in the underground city of Atlantis and get mixed up in a slave revolt.

Directors: Edgar G. Ulmer, Frank Borzage | Stars: Haya Harareet, Jean-Louis Trintignant, Georges Rivière, James Westmoreland

Votes: 164

Produit dans le but de profiter de la publicité à l'occasion de la sortie en même temps de "Atlantis, the Lost Continent" de George Pal.

Incursion d'Ulmer dans le gros bis italien qui tache, ce gros navet kitsch en Technicolor (aux dominantes gris, jaune et bleu) est charmant au début, notamment grâce à ses maquettes, lumières colorées et décors rococo en papier mâché, mais devient de plus en plus consternant.

Le scénario est stupide, bavard, brouillon et confus. Il y a par exemple un désert où coule un important torrent. La culture de la civilisation oubliée depuis des millénaires est fort proche de celle de la classe moyenne supérieure occidentale de 1960. Quelle étrange coïncidence ! En fait, le spectateur est frustré d'information sur cette cité perdue qui se résume à trois ou quatre tristounets décors. Les motivations des personnages sont incohérentes.

C'est dommage parce qu'il contient des éléments qui anticipent "Indiana Jones et le temple maudit".

Il y a Jean-Louis Trintignant qui joue en rôle principal et Gian Maria Volonte dans un second rôle important.

Le réalisateur de la seconde équipe est Mario Caiano, connu pour ses poliziotteschi, le giallo "L'œil du labyrinthe", des westerns spaghetti et le film d'horreur gothique "Les amants d'outre-tombe". Et même un faux "trilogie de la vie" de Pasolini ("Les contes de Viterbury").

Frank Borzage devait réaliser le film, ce qu'il n'a pas fait pour raison de santé. Cela n'a apparemment laissé aucune trace. C'est Ulmer qui a écrit le scénario. En fait, les quelques bonnes idées du film proviennent du roman adapté ("L’Atlantide" de Pierre Benoit paru en 1919).

En conclusion, ce cocktail prometteur de film d'aventure, péplum et fantastique, proche de l'univers de Bob Morane, se révèle extrêmement décevant. Sauf pour les moins de treize ans des sixties qui furent peut-être éblouis.

Vu la copie belge (en anglais sous-titré bilingue) aux couleurs bien conservées, mais avec quelques griffes et sautes, dans la salle Ledoux en novembre 2019.

3 (trois)

18. The Cavern (1964)

102 min | Adventure, Drama, War

Adventure drama during WW2 in Italy where a mixed group of people get trapped inside a cave after a bomb raid. But can they co-operate? And will they survive?

Director: Edgar G. Ulmer | Stars: John Saxon, Rosanna Schiaffino, Larry Hagman, Peter Marshall

Votes: 319

Retour au noir et blanc pour le dernier film d'Ulmer, une coproduction allemande qui donne une image plus humaine de l'armée nazi.

Film de guerre assez banal qui fait penser à "La ciociara" (1960) de Vittorio De Sica (avec Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo) en version fauchée. L'actrice principale (en réalité unique) joue une sous-Anna Magnani, napolitaine aux discours féministes. Une grosse dose de sensualité est à noter, sans dépasser les normes occidentales de l'époque.

L'argument est très proche de celui de "Lifeboat" (1944) d'Alfred Hitchcock, la canot de sauvetage étant remplacé par une caverne.

Comme souvent chez le cinéaste, presque tout se passe dans un décor exigu et c'est très bavard.

Le scénario est prévisible et cousu de fil blanc. La réaction des personnages n'est pas du tout réaliste. La mise en scène est datée. Le sol de la grotte est horizontal et lisse, comme celui d'un studio de cinéma. Les dix minutes d'extérieur sont filmés en Yougoslavie, tandis que l'intérieur (à peu près unique) est italien. L'IMDb fait mention d'un désert filmé en Tunisie, mais il s'agit sans doute d'une erreur.

Des Américains, des Allemands et des Italiens se parlent tous sans accent et sans le moindre tracas de compréhension.

La copie que j'ai vue est une copie française doublée en français, "Sept contre la mort" n'étant pas sorti en Belgique.

La véritable surprise de cette modeste production est la distribution de futures vedettes : un jeune Larry Hagman (futur J.R. Ewing de "Dallas" qui, en 1972, a réalisé "Attention au blob !"), John Saxon (tronche familière du cinéma de genre vu notamment en 1976 dans "Napoli Violenta", en 1980 dans "Les mercenaires de l'espace" et en 1984 dans "Freddy, les griffes de la nuit") et Nino Castelnuovo (quelques mois plus tôt dans "Les parapluies de Cherbourg" et cinq ans plus tard dans "Camille 2000" de Radley Metzger, deux chef-d'œuvres.)

Contrairement à ce que l'on peut lire dans les commentaires IMDb, la photographie n'est pas floue à cause du petit budget. La personne a certainement téléchargé une numérisation pourrie, peut-être d'après un contretype 16mm. La photographie est en réalité de qualité normale pour du 35mm.

Vu une copie française, doublée en français, un peu usée avec beaucoup de petites griffes et de nombreuses petites sautes, en novembre 2019 dans la salle Plateau.

6 (six)

19. Just Before Dawn (1981)

R | 90 min | Horror, Thriller

Five young people venture into the backwoods of Oregon to claim a property, and find themselves being stalked by a hulking, machete-wielding psychopath.

Director: Jeff Lieberman | Stars: George Kennedy, Mike Kellin, Chris Lemmon, Gregg Henry

Votes: 7,144

J'avais repéré à la fin des années 2000 une édition DVD française sous le titre "Survivance".

Même si Jeff Lieberman (réalisateur de la perle "Blue Sunshine" en 1978) s'en défend, il s'agit bien d'un slasher, qui commence avec une bande de jeunes qui papotent dans un van comme "Massacre à la tronçonneuse". "Just Before Dawn" est même un slasher des plus classiques. Plutôt sobre, presque minimaliste... Un petit budget, à la Edgar G. Ulmer.

Comme pour la sauce bolognaise, même si ce n'est pas exceptionnel ou original, ce qui compte est la qualité des ingrédients, ainsi que l'intelligence et l'amour du cuisinier. Qui s'est ici essentiellement inspiré de "Délivrance" (1972) de John Boorman, auquel il dit avoir remplacé quelques hommes par des femmes (dont une qui s'expose les seins nus, garantis sans silicone.)

Avec les mêmes influences, entre survival et slasher, "La colline a des yeux" (1977) de Wes Craven était plus réussi.

Ce qui distingue ce produit (en réalité une œuvre de commande) des autres, outre l'une ou l'autre brillante surprise (que je ne dévoile pas), est le soin apporté au choix des décors naturels sauvages (un parc national dans l'Oregon : Silver Falls State Park, près de la ville de Silverton) et des acteurs plus âgés (d'une petite dizaine d'années) et plus compétents que la moyenne du genre. Il y a même Georges Kennedy (des "Airport") dans un second rôle important.

"Heart of Glass" de Blondie est entendu sur la radio du camping-car au début du film.

À noter que le film a été tourné pendant l'été 1979 et terminé en 1980.

Vu une numérisation qui m'a semblé relativement respectueuse (peut-être pas tout-à-fait au niveau des couleurs), mais sans sous-titre, au Nova en mars 2022.

8+1= 9 (en prenant en compte la copie.)

20. Edgar G. Ulmer: The Man Off-Screen (2004)

77 min | Documentary, Biography, History

58 Metascore

A documentary about the "King of B-Movies", Edgar G. Ulmer. It includes interviews with well-known filmmakers Roger Corman, Peter Bogdanovich, Wim Wenders, Joe Dante, and Ulmers's daughter, Arianne Ulmer.

Director: Michael Palm | Stars: Peter Bogdanovich, Christian Cargnelli, John Carradine, Robert Clarke

Votes: 239

Semble essentiel, plein d'anecdotes croustillantes sur le cinéaste et son œuvre.

Malheureusement, je n'ai jamais eu la chance de le regarder.



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